Lorsqu’on pense au Guatemala, il nous vient généralement à l’esprit : la culture maya, Antigua la jolie ville coloniale, les volcans actifs, la jungle tropicale et les lacs mystérieux.

Mais si l’on se rend dans l’Est du pays, plus précisément autour du lac Izabal et sur la côte caraïbe, on se sent comme dans un autre monde.

A la place de la musique traditionnelle du marimba, on entend des tambours et des chants africains et au lieu des tenues traditionnelles mayas, les habitants portent des dreadlocks et des tongs. C’est Livingston, la ville des Garifuna du Guatemala !

Retour sur l’histoire des Garifuna

L’histoire des Garifuna est unique. Elle mêle survie, migration et résilience culturelle à des influences caribéennes, ouest-africaines et sud-américaines. Outre Livingston, le berceau guatémaltèque des Garifunas, ces derniers vivent également dans certaines régions du Honduras, du Nicaragua et du Belize. Leurs racines remontent à l’île caribéenne de Saint-Vincent.

L’histoire commence en 1635, lorsqu’un navire d’esclaves africains en provenance du Nigeria fait naufrage près de l’île. Les personnes qui débarquent se mélangent aux Caribéens, et c’est ainsi que née une nouvelle culture, définie par les traditions caribéennes et ouest-africaines.

Des années plus tard, les Britanniques envahissent Saint-Vincent et, craignant les Garifuna, les déportent sur l’île de Roatan (l’actuel Honduras). Seule la moitié d’entre eux environ survivent au voyage. Puis les Espagnols débarquent et forcent les Garifuna à aller plus loin le long de la côte du Honduras, dans certaines parties du Belize. Enfin, au début des années 1800, certains Garifuna quittent le Belize pour s’installer au Guatemala, où ils fondent la ville de Livingston. D’autres s’en vont dans des petites villes sur les côtes des Caraïbes au Honduras et au Nicaragua.

Près de 200 ans plus tard, les Garifuna maintiennent fièrement leurs traditions et parlent toujours leur propre langue, l’arawak. Un sens profond de la communauté et de l’histoire imprègne Livingston et la culture du peuple Garifuna. Aujourd’hui, Livingston est un mélange de cultures, accueillant la population de Q’eqchi’ Maya et de Garifuna.

Le saviez-vous ? Bien que ce peuple soit connu sous le nom des Garifuna, ils s’appellent en réalité les Garinagu, et le terme Garifuna devrait être utilisé pour désigner leur langue.

Côté Belize, la ville de Dangriga, dans le sud du pays, est considérée comme la capitale spirituelle des Garifuna, car elle en compte la plus grande concentration. Les autres villages et villes garifunas du Belize sont Hopkins, Punta Gorda, Barranco, Monkey River, Seine Bight et Punta Negra.  Bien sûr, les Garifuna sont présents dans tout le Belize, mais ces villages se sont développés avec leur culture unique, qui se perpétue aujourd’hui à travers la musique, les danses, les costumes, la nourriture et la langue.

Le saviez – vous ? Dangriga abrite également le musée Gulisi Garifuna.  Gulisi, une héroïne garifuna, a fondé la colonie de Punta dans le district de Toledo au Belize.  Le musée expose et documente l’art, la musique, les coutumes, les croyances spirituelles et l’histoire des Garinagu.

Les coutumes et traditions des Garifuna 

Vivant en grande partie dans des sociétés exclusives, le peuple Garifuna (ou plutôt Garinagu), conserve un grand attachement à leurs coutumes et traditions.

  • Le langage

Le garifuna est une langue amérindienne appartenant à la famille des langues arawaks.  Cette langue a survécu à des siècles de discrimination et de domination linguistique. Aujourd’hui, on estime qu’il y a environ 200 000 locuteurs de la langue garifuna en Amérique centrale. Elle est principalement parlée par les communautés installées sur le littoral oriental de 4 pays d’Amérique centrale : le Belize, le Guatemala, le Honduras et le Nicaragua. Elle est aussi parlée par les garifunas immigrés dans le monde entier, notamment dans les grandes villes du Sud des Etats – Unis, à New York et sur la Costa Del Sol en Espagne.

Le saviez-vous ? Les Garifuna ont un don pour les langues ! En effet, la plupart d’entre eux sont capable de parler leur propre langue mais aussi Anglais, Espagnol, français, miskitos et maya.

  • La musique 

La musique est un élément très important de la culture garifuna. La musique traditionnelle garifuna se définit par l’utilisation d’instruments à percussion et de tambours, en particulier les battements des tambours Primero (ténor) et Segunda (basse).  Elle est souvent accompagnée de shakkas (maracas) et de chants. Les tambours garifuna sont généralement fabriqués à partir de bois durs évidés, tels que l’acajou ou le mayflower, qui sont originaires d’Amérique centrale.

Un exemple bien connu de la musique garifuna est celui d’Umalali, qui est le projet des femmes garifunas. Un autre genre bien connu de la musique garifuna est La Punta. Ce chant, accompagné par les percussions, était à l’origine chanté à l’issue des funérailles et est aujourd’hui utilisé lors des occasions festives comme les fêtes patronales tel que la fête de San Isidro Labrador à Livingston se déroulant le 15 mai. Les paroles de ces chants sont généralement écrites par des femmes garifunas.

  • La danse

La danse est également un élément important de la culture garifuna. L’une des danses traditionnelles garifunas les plus connues est la danse Yancunu, qui est généralement exécutée pendant les fêtes de Noël.

Le saviez – vous ? En 2001, l’UNESCO a déclaré la langue, la musique et la danse des Garifuna comme « chef-d’œuvre du patrimoine oral et immatériel de l’humanité ».

  • Les costumes traditionnels

L’un des meilleurs moments pour voir les tenues et les costumes traditionnels des Garifuna est la journée de l’établissement des Garifuna se déroulant le 19 novembre et la danse Yankunu pendant la période de Noël. Les costumes des hommes se composent des coiffes, des coquillages autour des genoux des danseurs et des chemises blanches avec des pantalons blancs ou noirs portant un ruban noir, vert ou rose sur la poitrine. Les femmes quant à elles portent une robe longue colorée et leurs cheveux sont enroulés dans un tissu de couleur.

  • La cuisine

Les plats traditionnels garifunas sont à base de poisson, de poulet, de manioc, de bananes et de plantains. Parmi les plats garifunas les plus appréciés, on peut citer :

  • Le Hudut, ragoût de poisson et de noix de coco qui se mange avec de la purée de banane plantain. C’est le plat le plus populaire de cette communauté !
  • Le Bundiga, second plat le plus populaire, est une soupe réalisée avec du poisson frais de saison, du lait de coco, des bananes vertes et du gombo. Ce plat peut être servi seul ou avec du pain de manioc ou du riz blanc à la noix de coco.
  • La soupe de conque (conch soup) faite de chair de conque et de lait de coco. Des légumes frais locaux et des épices sont ajoutés pour lui donner un arôme alléchant.
  • Le Ereba, un biscuit dur et plat à base de racine de manioc.
  • Les Darasa, des tamales à la banane qui constituent un en-cas traditionnel des Garifuna. Les tamales sont fabriqués en râpant une banane légèrement verte avec un mélange de lait de coco, de jus de citron vert, de jus d’orange et d’assaisonnements. Le mélange est ensuite enveloppé dans une feuille de bananier et bouilli dans l’eau jusqu’à ce qu’il soit solide.
  • Le Tapado garifuna, le plat emblématique de la culture Garifuna. Il s’agit d’une soupe à base de lait de coco, de légumes et de banane plantain est servie avec du poisson, du crabe, des crevettes et une variété de fruits de mer. Un véritable délice !

Si vous aussi vous souhaitez vous essayez à la cuisine Garifuna, contactez-nous afin d’élaborer votre meilleur tapado Garifuna lors d’un atelier cuisine avec une femme garifuna !

Afin de découvrir les autres plats traditionnels que vous pourrez trouver dans ces pays, je vous invite à lire nos articles sur la gastronomie du Guatemala et sur l’histoire du Bélize.

N’hésitez plus et venez rencontrer le peuple Garifuna accueillant et chaleureux. Nous serions heureux de vous organiser un circuit au Guatemala ou/et au Belize.